Formations et Métiers

Formations et Métiers

Un secteur vital pour le développement économique et social du pays

LA FORMATION ET L'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNELS A L’HONNEUR

Par Leila BOUKLI

 

Etats des lieux à l’indépendance

 

Après le départ massif du personnel d’encadrement des 17 établissements existants – 4500 stagiaires dont 2 500 en préformation en des formations à l’intention des jeunes filles aux arts ménagers et à l’artisanat, il a fallu former et reconvertir ces établissements vers des spécialités dictées par les besoins économiques du pays (électromécanique, machinisme agricole, maintenance industrielle...). En 1967, l’Institut national de la formation professionnelle pour adultes (INFPA) est créé. Ses missions principales : former les formateurs et élaborer des programmes. Le personnel algérien est assisté de quelques coopérants, jusqu’en 1970. Confrontées à la nécessité de répondre aux besoins multiples et pressants de l’économie en main - d’œuvre qualifiée et pour soutenir les efforts d’industrialisation, les entreprises publiques du secteur auront recours à une formation massive à l’étranger. En 1974, le service de la formation professionnelle est confié à une sous - direction du ministère du Travail et des Affaires sociales puis à une direction rattachée au ministère du Travail et de la Formation professionnelle qui sera chargée d’entreprendre un programme pour la construction de 100 centres de formation professionnelle et d’apprentissage (CFPA). L’ordonnance du 16 avril 1976 consolide et précise les objectifs : donner un caractère national à l’enseignement; promouvoir l’accès aux sciences et à la technologie; confirmer l’enseignement comme service public gratuit, obligatoire pour tout Algérien âgé de 6 à 16 ans révolus. Elle sera suivie d’un décret promulgué en 1978 qui organise et établit le mode de fonctionnement d’un système de formation professionnelle. Objectif principal : assurer une formation qualifiante aux sortants du système scolaire ; satisfaire les besoins de la société en main-d’œuvre qualifiée et en cadres spécialisés. Des institutions liées à la structuration de l’appareil de la formation sont créées, notamment un Conseil national consultatif de la formation professionnelle (CNCFP) comme organe de concertation intersectorielle. C’est ainsi que durant cette décennie (1970 -1980), les infrastructures passent de 49 à 177 ; le nombre de postes de formation de 12.000 à 23 000, celui des encadreurs est de 4.740 pour 115 spécialités réparties sur 12 branches professionnelles.

 

Décennie 1980 – 1990

 

Cette décennie coïncide avec la phase d’extension des capacités pédagogiques, de diversification des modes de formation et de mise en place d’un cadre institutionnel de l’appareil national de la formation professionnelle. En 1981, le gouvernement arrête les objectifs pour la période du premier plan quinquennal 1980 - 1984 et le programme d’activités du Secrétariat d’Etat à la Formation Professionnelle créé en 1980 et promu en 1988 au rang de ministère rattaché à l’Education nationale.

Durant cette période sont créés : un centre de référence et d’apprentissage pour personnes handicapés ; un Institut national de développement et de promotion ; cinq Instituts spécialisés dans l’ingénierie pédagogique (IFP : Alger, Sétif, Sidi Bel Abbès, Annaba et Médéa) ; un centre national pour l’enseignement par correspondance ; des cours du soir ; le rattachement de 31 Centres de formation administrative (CFA) ; un office chargé de la commercialisation des ouvrages réalisés par les stagiaires durant le cursus de formation. Le deuxième plan quinquennal 1985 - 1989 prévoit la réalisation de 100.000 nouveaux postes de formation et la livraison de 70.000 autres inscrits durant le premier quinquennat. Durant cette décennie 1980 - 1990, les infrastructures passent de 177 à 326 ; les postes de formation de 23.000 à 108.300, celui des encadreurs de 4.740 à 6.599 ; l’effectif des stagiaires et des apprentis de 47.060 à 108.000 ; les diplômés de 27.270 à 47.000 ; les spécialités enseignées professionnelles passeront de 115 à 215, réparties sur 18 branches.

 

Décennie 1990 – 2000

 

Cette décennie se caractérise par la mise en place d’un schéma de réformes visant à donner les moyens pour une adaptation idoine aux mutations économiques et sociales entamées, selon le programme de développement du pays. C’est ainsi qu’en 1990, le service public en charge du secteur devient ministère délégué puis en 1999, secrétariat d’Etat. Des institutions de soutien sont créées : Centre d’études et de recherches sur les professions et les qualifications (CERPEQ) ; Fonds national du développement de l’apprentissage et de la formation continue (FNAC) ; Etablissement national des équipements de la formation professionnelle (ENEFP); Centre national d’enseignement professionnel à distance (CNEPD); les Instituts nationaux spécialisés de formation professionnelle (INSFP) ; l’introduction du nouveau dispositif de formation en cours du soir ; réouverture aux Ecoles privées agréées par l’Etat qui passent de 105 à 518 , capacités d’accueil : 20 216 et 5 256 diplômés.

Durant cette décennie 1990 - 2000, les infrastructures passent de 326 à 725 ; les postes de formation de 108.300 à 184.190, l’encadrement pédagogique de 6.599 à 9.350 ; les diplômés de 47.000 à 86.388

 

Décennie 2000 - 2012

 

La réforme du système éducatif telle qu’adoptée par le Conseil du gouvernement en 2002 vise principalement à réhabiliter le secteur, dans son rôle d’interface entre le système éducatif et le monde économique en améliorant son efficacité externe, à moderniser son organisation et à rationaliser sa gestion interne. Différents dispositifs de formation sont mis en place, pour rendre accessible la formation à toutes les catégories sociales, notamment aux jeunes issus des milieux défavorisés, au profit de la femme en milieu rural, de la femme au foyer, des handicapés physiques, des personnes en difficulté morale, en milieu carcéral. Un cursus d’alphabétisation - qualification sera assuré, sorte d’itinéraire de formation visant à dispenser un enseignement de base et un savoir - faire pour une insertion socioprofessionnelle après acquisition de compétences suffisantes. De plus et dans le cadre d’un programme d’assistance technique en relation avec le ministère des Affaires étrangères, le secteur de la formation professionnelle initie et gère annuellement la prise en charge de stagiaires boursiers du gouvernement algérien. Vingt - huit pays arabes et africains en bénéficient actuellement. Quant au développement du partenariat avec d’autres secteurs, notamment celui du secteur économique, il s’inscrit dans une perspective d’amélioration des performances, mais aussi dans la présence d’une ressource humaine qualifiée capable de prendre en charge les impératifs de production exigés par l’entreprise moderne. A noter enfin l’enrichissement de la nomenclature des branches et spécialités de la formation professionnelle ; des supports multiformes d’information; la généralisation de l’usage des TIC ; l’humanisation du secteur qui a créé « les olympiades ». Une mise en compétition servant d’encouragement et d’évaluation gratifiante des stagiaires, élèves et apprentis. A rappeler aussi les assises nationales tenues en avril 2007 et la conférence nationale de la jeunesse en février 2008 sous le haut patronage du chef de l’Etat, qui a abouti à des recommandations relatives à la mise en place des mécanismes d’accompagnement des jeunes avant, durant et après la formation, tout comme celle de 2009 à Sidi Bel Abbès.

 

La formation professionnelle par les chiffres Durant cette période 2000 - 2012, les infrastructures sont passées de 725 à 1 087 ; les postes de formation de 184.190 à 274.155 ; le nombre de formateurs de 9.350 à 14.644 ; les effectifs de 30.564 à 521.513, celui des diplômés de 86.388 à 768.875 ; les spécialités enseignées passent de 422 réparties en 22 branches professionnelles ; les personnes handicapées formées sont de 22 586 dont 8.823 filles ; en milieu carcéral ce sont 13.681 dont 5.639 filles ; l’effectif de femmes au foyer atteint le chiffre de 59 500 et celui des travailleurs formés dans le cadre des formations conventionnées 67.772. N’oublions pas aussi que pour le quinquennat 2010 - 2014, les réformes engagées jusqu’ici se poursuivront. Le pays dispose donc aujourd’hui d’un appareil de formation professionnelle doté de capacités  considérables en mesure de pourvoir l’économie en main - d’œuvre qualifiée, dans des conditions satisfaisantes, tout en contribuant à prendre en charge valablement une part non négligeable de la demande sociale.

 

Source : site web : www.mfep.gov.dz



10/06/2013
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